Même au plus profond de la grisaille, il y a le soleil. Celui qui peut illuminer tout ce qui est.
Cette histoire, c’est celle de Zoé, je m’en vais vous la raconter.
Zoé vivait dans cette ville où tout était gris
Le jour, comme la nuit, tout était gris
Tout était grisaille
Tout était grisaille
Gris
Gris
Gris
Tout
Les murs, les murets, les portes, les fenêtres, la route, les voitures, les vélos, les badauds, les landaus, les poteaux…
Le béton, la ferraille, la grisaille
Le ciel, les nuages, l’entourage
Les vêtements, la peau, les visages
Mais ce n’était pas que ça
En fait, c’était plus important que ça
C’est sa vie à elle aussi
Qui était grise
Zoé
…
Elle se levait le matin
Oui
Mais pourquoi ?
Elle avait fait des études
Oui
Mais pourquoi ?
Après ses diplômes, elle est allée travailler
Oui
Mais pourquoi ?
…
Pour quoi ?
Pour manger, dormir, avoir un toit
Oui
Mais à part ça ???
…
Elle était là sur cette Terre
Oui
Mais pour quoi faire ?
…
Zoé se rendit compte à quel point sa vie était grise
Vide de sens
Pleine de cendre
La cendre de son oubli
…
Elle avait oublié son essentiel, son essence, son é-merveille, son âme, son soleil
Elle l’avait parqué/e dans un recoin d’elle-même
Là où, si elle voulait, elle ne l’entendrait plus jamais
Mais parfois
Son essentiel venait gratter à la porte
Une porte fermée
À trois doubles tours de clés
L’essentiel venait là et demandait :
« Ouvre-moi, ouvre-moi
S’il te plaît »
Parfois Zoé écoutait
Parfois Zoé entendait
Son âme qui se cassait les ongles, à force de gratter
Son âme qui pleurait
Son âme qui hurlait
De désespoir
Zoé ne supportait pas d’entendre cela
Alors elle repartait
Le plus loin possible de cet endroit plein de douleur
Un jour, elle dit à son âme
Ce qu’elle avait sur le cœur :
« Je suis désolée, j’ai peur
Je ne peux pas te laisser sortir
Qui sait ce qui va arriver ?
Qui sait ce que tu vas me faire faire ?
Ce que tu vas me demander ?
C’est dangereux !
Je ne peux pas !
Laisse-moi tranquille ! »
Alors son soleil lui répondit :
« Je comprends. Tu as peur.
Et si tu me laissais sortir, juste un petit peu ?
Pas tout entier/e, juste en partie
Juste ce que tu peux supporter
Pour l’instant
Et puis on peut voir ce que ça te fait vivre
Et si ça ne te convient pas, je reviendrai là, dans ce recoin.
Qu’est-ce que tu en dis ? »
Zoé n’avais jamais pensé à cela
Jamais elle n’avait imaginé
Qu’il était possible
De laisser sortir
Juste une partie de son é-merveille
Elle accepta :
« Juste une petite partie, hein ?
Tu as compris ?
Une toute petite petite partie ! »
Son essence promit
Elle ne sortit qu’une toute petite petite partie d’elle-même
C’était au moment où Zoé marchait sur le trottoir gris de la rue grise
Le long d’un mur gris
Et là,
À ce moment-ci,
Précis,
Zoé vit
Le long du mur gris
Sortant de l’interstice
Des fleurs couleur soleil
Des fleurs couleur é-merveille
…
Zoé fut touchée au plus profond de son cœur
Par la beauté de ces petits soleils
Elle les remercia d’être là
Et d’embellir si bonnement ce petit bout de rue grise
…
À partir de ce jour-là,
Zoé remarqua les touches de couleurs et de lumière
Par-ci, par-là
Qu’il y avait dans sa ville
Et dans sa vie
Une petite fille avec une barrette rouge
Un collègue avec un crayon bleu
Une voisine avec la peau couleur sable doré
Un passant au sourire couleur bonheur gratuit
…
Zoé décida de laisser sortir son soleil
Un peu plus chaque jour
Puis encore un peu
Puis de plus en plus
Plus son essentiel prenait de la place
Plus Zoé voyait et sentait
Les couleurs et la beauté du monde
Plus elle trouvait le sourire
Plus ses yeux brillait
Plus elle se trouvait belle
Plus elle avait envie
De donner du sens à sa vie
…
Zoé se mit
Elle aussi
À apporter de la couleur et de la lumière
Dans sa vie et dans sa ville
À chaque fois qu’elle le pouvait
Elle offrait
Son sourire, sa joie, sa bonne humeur
Ses habits colorés
Une jolie pensée
Un bouquet des plus jolies fleurs
Qu’elle avait pu trouver
Un partage en grande sincérité
…
Aujourd’hui
Zoé a la peau couleur sable doré
Comme sa voisine Aimée
Toutes deux sont devenues amies
Et ont fait de leur quartier
Le quartier le plus lumineux et le plus coloré
De la ville
C’est un endroit très prisé
Aujourd’hui
Car c’est le quartier où les nuages
Arrivent le mieux à se dissiper
Et à laisser passer
Des rayons de soleil
…
On dit que bientôt
Le soleil passera complètement
Comme l’é-merveille de Zoé
Qui petit à petit
A pris sa place
Sa juste place
Sur son trône doré
Auteure du texte et de la photo des fleurs couleur soleil : Isabelle Dinckel
Vous aimez ce conte poétique ?
Vous aimez ces thèmes de l’authenticité, de la libération, de la réalisation et du bonheur ?
Rejoignez-moi sur ma page Facebook « Le temps d’être soi »
Vous y trouverez :
– toutes mes créations, sources d’inspiration ;
– l’actualité des stages que je propose ;
– des bonus 🙂
Je vous y retrouverai avec joie !
Commentaires récents